Réserve Naturelle Nationale des CHAUMES DU VERNILLER 

 Un  site  naturel  botanique  exceptionnel  
 

1/ HISTORIQUE    
  
Une grande partie de la Champagne Berrichonne a été utilisée, pendant des milliers d’années, pour l’élevage ovin. Vers 1870, le Berry comptait près de 2 millions de brebis et moutons ! Les Chaumes du Verniller, avec leur maigre végétation, servaient aussi de parcours à ces animaux. Le paysage des Chaumes ressemblait aux Causses du Sud du Massif Central, en beaucoup plus petit.
L’arrêt du pâturage date de 1836, début de l’épisode industriel des mines de fer, avec une intense activité ! La flore a bien résisté, car tout l’espace du site,  beaucoup plus vaste à cette époque, n’a pas été bouleversé simultanément, et les plantes sont adaptées à des conditions difficiles.

Après 1886, arrêt des mines, le pâturage n’a pratiquement pas repris et les Chaumes sont à l’abandon. La nature du sol, très particulière, explique une très lente évolution  du site, et ainsi toutes les plantes décrites au 19° siècle sont toujours présentes. Néanmoins quelques espèces ont diminué en quantité.

Les anciens Chapellois connaissaient bien cette zone, puisque certains y cueillaient « le pelvet », c’est une herbe dont l’épi floral est un plumet très fin, et avec laquelle ils confectionnaient des bouquets secs. Cette plante méditerranéenne, rarissime dans le centre de la France, a même fait l’objet d’une fête annuelle à Morthomiers et à la Chapelle St Ursin. Aujourd’hui elle a beaucoup régressé, et elle est protégée dans la région Centre depuis 1993.

2/ INTERET SCIENTIFIQUE.DES CHAUMES DU VERNILLER 

La végétation est principalement composée de pelouses sèches et de bois clairs.

 « Qu’est- ce qu’une pelouse sèche relictuelle ? » (Définition du Conservatoire du Patrimoine Naturel).
«  Les pelouses sèches sont des formations végétales herbacées d’une vingtaine de cm de hauteur végétative moyenne, essentiellement composées de plantes vivaces et pauvres en arbres et arbustes. Par définition, elles subissent une période de sécheresse liée, non pas au climat régional (en particulier, sa pluviométrie) mais au microclimat local influencé par le type de sol, l’exposition, la pente, la présence à proximité de forêts ou de zones humides… Les pelouses se répartissent ainsi sur tous les territoires biogéographiques de l’Europe et sur tous les étages de la végétation, y compris alpin. Elles sont peu productives et apparaissent sur des sols assez pauvres en nutriments. Physionomiquement, les pelouses sèches se différencient des prairies par une végétation moins haute et moins dense qui laisse par endroits le sol à nu. »
Alors qu’elles ont été prospectées, au début du 19°siècle par BOREAU, dont l’herbier est au Muséum de Bourges, les pelouses de Morthomiers et de La Chapelle sont souvent citées par A. LEGRAND en 1887, dans sa « Flore du Berry », en particulier dans l’introduction. :

«  On est étonné de rencontrer d’autres espèces qui accusent une flore plus méridionale, mêlée à d’autres des climats plus froids. Ainsi on trouve presque pêle-mêle à Morthomiers, l’une des localités classiques du centre de la France : Ribes alpinum, ---------(suit une liste d’une vingtaine d’espèces) Voilà, certes, un joli tapis végétal et une alliance d’espèces remarquables à divers titres. »

Fin 19°, début 20°siècle, les étudiants parisiens et leurs professeurs descendaient à l’ancienne gare de La Chapelle, pour herboriser et prospecter chaque mètre carré. Puis le site est étudié par Mrs PRUDHOMME, AYMONIN, BRAQUE, LOISEAU, CHOUARD, BOURNEYRIAS, MAUBERT, tous scientifiques, universitaires ou du muséum de Paris.

Plus de 100 espèces de plantes rares ou, très rares en Europe de l’Ouest, sont présentes sur le terrain. Elles sont originaires de 3 zones différentes (méditerranéenne-montagnarde, atlantique, continentale) et sont arrivées au gré des fluctuations de climat depuis une lointaine époque... Elles se maintiennent à cause d’un micro climat chaud et sec qui a trois causes : un sol très mince perméable, un sous-sol de calcaire lacustre dur, et une évapotranspiration accentuée par la vitesse du vent.

Les Chaumes comportent 22 espèces végétales protégées :

La Sabline des chaumes et l’Euphraise de Jaubert, de protection nationale, ainsi que l’Anémone pulsatille, la Renoncule graminée, l’Ophrys bourdon, l’Orchis militaire et le Stipe penné parmi les plus remarquables de protection régionale.

Une étude réalisée par M. MAUBERT en 1992 confirme que le site est d’intérêt national. Des sites d’une telle richesse botanique n’existent qu’en trois autres endroits du vaste Bassin Parisien. Il faut aussi mentionner une très bonne diversité d’animaux avec de probables raretés chez les invertébrés.

3/ SITUATION ET EVOLUTION ACTUELLE.

Depuis 1950, un Chapellois, Jean Lesimple, herborisait en amateur sur le site, il faisait partie du petit groupe de naturalistes fondateurs de la SEPANEC en 1969, ( devenue Nature 18 en 1983 ). Cette association fit expertiser et reconnaître l’intérêt des Chaumes par des scientifiques et l’administration, il fut réalisé un compromis entre la zone industrielle et la zone naturelle, cette dernière étant composée des secteurs les plus remarquables.
Ainsi pendant près de 30 ans, c’est l’association départementale Nature 18 qui a défendu la préservation du site avec opiniâtreté.
En 1980, une première demande de classement en réserve naturelle de 58Ha n’avait pas abouti.
En 1989, M.Yvon BEUCHON, le nouveau maire, et son équipe, ont pris en compte le patrimoine communal, et fait réaliser l’étude déjà citée par M. Philippe MAUBERT. Cette étude conclut à la nécessité de préserver et gérer cet espace de nature pour sa transmission aux générations futures.
Une nouvelle procédure est en cours depuis 2003, elle porte sur 82Ha, le projet a été élaboré par le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Région Centre, dont la fonction est spécifiquement la préservation et la gestion des sites naturels les plus précieux.
Cette nouvelle démarche a aboutit, c'est maintenant une réserve naturelle nationale, ayant fait l’objet d’un décret ministériel, ce qui est un label prestigieux.
La commune de La Chapelle Saint-Ursin aura ainsi une notoriété internationale dans le domaine des sciences naturelles.

L’année 2002 a vu la création de notre association d’habitants de La Chapelle.
La plantation de la vigne à vocation culturelle et festive, ainsi qu’un début de gestion d’une zone témoin des Chaumes sont deux opérations remarquables de Propachape.
En 2004, un contrat Natura 2000 a été obtenu par l’association, ce qui est un gage de sérieux. Les premières interventions vont permettre de réouvrir ce milieu naturel dans des secteurs embroussaillés.

4/ SENTIER  DE  DECOUVERTE

Chaque printemps, notre association organise trois visites guidées ouvertes au public sur le sentier de découverte.
Initialement mis en place en 1995, par l’association Nature 18 et la commune, le sentier balisé a été réactualisé en 2004, par Propachape avec l’aide du Conservatoire.
Un guide de découverte accompagne ce parcours de 2km sur la partie communale du site, il est disponible auprès de Propachape.
De début avril jusqu’en juillet, vous pourrez ainsi observer les espèces végétales et animales qui font la richesse des Chaumes du Verniller